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Les femmes ont-elles un pénis ?

  • Gergana Todorova; assistant rédaction Jacques
  • Jan 17, 2018
  • 6 min read

Si le XXe siècle était l’époque où les femmes luttaient pour obtenir les mêmes droits que les hommes, alors le XXIe siècle est devenu celui de la guerre des sexes.

Il y a quelques décenies les femmes n’avaient pas encore le droit de voter, d’avoir le même salaire que les hommes et n’avaient même pas de droits sur leurs corps, c’est-à-dire pouvoir décider de ne pas donner la vie à un enfant. Grâce aux mouvements féministes du siècle dernier les femmes obtinrent tous ces droits.

Après la lutte pour se faire une place au sein d’une société patriarcale, il était temps de combattre pour des droits moraux. Plusieurs organisations luttent aujourd’hui contre la violence conjugale et le harcèlement sexuel. Aujourd’hui ces mouvements atteignent leur apogée, notamment grâce à l’explosion de l’affaire Harvey credit photo: fr.novopress.info

Weinstein.

Plusieurs femmes ont eu le courage de dénoncer des cas de viol, des aggressions commises par leurs époux, des approches incongrues venant de leurs patrons et beaucoup d’autres situations du genre.

Or, mise à côté des mouvements féministes qui se radicalisent de plus en plus, cette parole qui s’est déclenchée semble avoir commencé à combattre dans le but d’obtenir un monde parfaitement stérile et utopique.

Les femmes voulaient être traitées avec les mêmes règles que les hommes, mais toutefois elles n’ont pas de pénis et les hommes n’ont pas de vagin. Il existe des transsexuels, des expériences scientifiques où des hommes avaient par le passé réussi à donner naissance à un enfant, mais toutes ces procédures restent encore artificielles, et ce n’est pas la nature qui a évolué mais les avancées technologiques et scientifiques qui ont fait un bon en avant.

Credit photo: Caitlin Lawson

Il est clair qu’un homme qui oblige une femme à coucher avec lui pour obtenir un poste de travail est absolument intolérable, que le viol conjugal doit être puni et que manipuler quelqu’un par le sexe est une attaque envers la dignité humaine et mérite donc un procès au tribunal. Or, cette libération de la parole semble dégénérer et tout mélanger.

Nos habitudes d’aujourd’hui ont changé. La femme par exemple ne reste plus à la maison pour s’occuper des enfants. Elle travaille autant que les hommes. Le monde est devenu plus dynamique et notre quotidien est beaucoup plus chargé. Alors il est normal que des fois la vie sociale se mélange avec la vie professionnelle. Tout le monde connaît au moins un couple qui se soit formé sur leur lieu de travail, en tant que collègues. Alors pourquoi n’est-il pas possible qu’une femme tombe amoureuse de son patron ? Cela est possible évidemment, mais si on se demande pourquoi n’est-il pas possible qu’un patron tombe amoureux de son employée, alors cela devient impensable.

Du moment où l’on transgresse l’espace intime d’une personne, où on l’oblige à céder aux avances sexuelles qu’elle ne veut pas, le patron en question ne mérite pas de tolérence. Il faut juste comprendre où est la limite des choses. Nous sommes des êtres humains et si nous n’arrivons pas à cacher que quelqu’un nous plaît, ce n’est pas de notre faute, c’est la nature. On peut et on doit essayer de rester neutre sur notre poste de travail, mais nous ne sommes pas des robots depourvus de sentiments et d’âme. Donc on peut avouer nos sentiments, mais sans obliger à quoique ce soit la personne en face.

Le féminisme d’aujourd’hui tente à s’extrêmiser à tel point que si l’on suit ses règles, il faut que les hommes portent des bandes sur leurs yeux et qu’il parlent comme un répondeur téléphonique, afin qu’aucunes de leurs actions ne soit perçue comme une agression.

Bien évidemment que la femme mérite les mêmes droits que les hommes. Par contre, anatomiquement, une femme reste une femme.

En tant que tel, elle peut garder sa douceur et rester dans la féminité, tout en étant féministe. Dans la même logique, les hommes sont pour la plupart plus forts physiquement et ils ont le droit de garder leur virilité, car cela n’a rien à voir avec les droits moraux et sociaux.

Les femmes se plaignent de plus en plus des gestes galants de la part des hommes.

« -Mais pourquoi un homme doit m’ouvrir la porte, c’est extrêmement insultant, comme si moi je n’arrivais pas à le faire toute seule. »

Ce genre de réflexion devient de plus en plus courant. Résultat, toute action stéréotypée masculine, exercée par un homme devient condamnable et la femme devient une victime éternelle.

En quoi un homme qui paie le dîner qu’il a proposé à une femme peut atteindre sa dignité, quand ce geste part d’une bonne intention ? Tirer la chaise à une dame pour qu’elle s’asseoit ou verser de l’eau dans son verre, ne signifie pas qu’elle est handicapée. Cela ne signifie ni qu’elle gagne moins que l’homme, ni que cela l’empêchera d’avorter son enfant si elle le veut, ce sont simplement des rapports humains.

Aujourd’hui, faire un compliment à une femme peut donner lieu à un procès judiciaire. C’est là la limite des rapports humains et du harcèlement sexuel. Evidemment que des phrases lancées dans la rue par des inconus du genre « Tu es bonne, viens je sais que t’as envie aussi », « j’ai envie de te croquer », « j’adore tes fesses » sont malsains et insultants, mais c’est là qu’on doit faire part entre la vulgarité et les compliments de bonne intention. Si ton chef te dit « Vous avez un très beau costume », « Aujourd’hui, vous êtes rayonnante », cela ne veut pas forcement dire « viens dans mon bureau et ouvre tes jambes ». Il faut compter aussi sur la manière dont la personne dit ces propos, mais dans ce sens le harcèlement peut être facilement discerné.

Physiquement plus faibles (pour la plupart) et anatomiquement incapables de commettre un viol, les femmes sont par essence une cible prioritaire du harcèlement et de ce pas plus enclins à être victimes, mais cela n’est pas une occasion pour chercher les problèmes là où ils ne sont pas. De plus, il existe des cas de harcèlement sexuel fait aux hommes, mais on n’en parle pas.

Si on dénonce chaque petit attention, compliment, regard ou tout autre action galante, alors on doit rénoncer aussi aux qualités propres de la femme et de l’homme. Dans cette logique on pourrait enlever la classification « sexe : femme » et « sexe : homme » dans les passeports, les dictionnaires, dans tous les

livres du monde et les opéras*, mais il est peu probable que les hommes commencent à naître avec des vagins et les femmes avec des pénis. A force de nier la nature de la femme et de l’homme on veut perdre tous les repères et effacer toutes nos particularités. On peut être égaux, mais nous ne sommes pas les mêmes.

credit photo: maliactu.info

Les luttes qui à une époque avaient du sens, commencent aujourd’hui à se radicaliser et à pervertir nos perceptions de ce qui est humain. On ne peut pas contrôler nos sentiments et dénoncer la communication normale humaine. Ce qu’on peut faire, c’est de contrôler nos désirs et repsecter ceux des autres.

La tribune formée par un collectif d’environ cent femmes, dont Catherine Millet, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, s’est relevée contre cette radicalisation et s’en distingue par une compréhension plus nette de ce qu’est le harcèlement et de ce qui est « une drague maladroite ». Il faut avoir une liberté d’expression et de la sexualité, et pour cela il est important que tout le monde puisse s’exprimer sur ce qu’il ressent ou désire. Dans ce sens, une chose qui dérange dans les discours de cette tribune c’est la tolérence d’actes comme celui des hommes qui se frottent dans le métro. Il faut avoir une liberté d’expression, et non pas une liberté physique non consentie par un des protagonistes. Frotter ses organes intimes ou se frotter contre les organes intimes de quelqu’un qui n’a pas donné son accord est un harcèlement sexuel. Tenter de draguer quelqu’un avec des mots et de galanterie sans être vulgaire, ne l’est pas.

Si cela n’était pas le cas, dans quelques années le coït va se réaliser grâce à des appareils éléctroniques; tous les hommes et toutes les femmes sur terre vont marcher voilés dans la rue, pour ne pas susciter le regard de l’autre; les enfants se feront uniquement in vitro, et je laisse votre imagination faire son chemin.

Le Destructeur, Marco Brambilla, 1993 (scène de sexe virtuel)

Déjà les hommes et les femmes ont de plus en plus de mal à s’aborder dans la vie réelle, à cause de la commodité que les réseaux sociaux nous offrent. Alors pourquoi faut-il tuer encore plus les relations humaines entre l’homme et la femme, avec un puritanisme pareil.

Une femme qui porte une jupe est belle et un homme qui porte sa femme est beau. Il ne faut pas complétement détruire les qualités propres aux femmes et aux hommes. On peut être féministe en étant une femme et être un homme galant sans pour autant être un « porc balancé». Si on balance chaque tentative de drague maladroite on court le risque de ne pas prendre en compte les cas vraiment graves et intolérables et surtout de se perdre dans des accusations, ou dans des guerres de sexe incessantes…

credit photo: eightytwenty

*Le metteur en scène Leo Muscato a changé la fin de l'opéra "Carmen" de Georges Bizet, qu'il a mis en scène à l'opéra de Florence. Ce choix a été fait dans le but de dénoncer les violences faites aux femmes.

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